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IBIABLITIS. 487 ses jours a commencé à se développer par suite de la mort de son fils. Cette perte l‘avait frappé au cœur; dans ces derniers temps même, un nouveau coup l’avait atteint: son frère, ancien représentant à l’Assemblée législative, a été expulsé de France par mesure politique, et n'a obtenu qu'un permis de séjour de quelques jours pour venir assister à son agonie et lui fermer les - yeux. M. Ennery a publié un dictionnaire hébreu—français. Si ce livre ne répond pas complétementà ce que l’on est droit d’attendre d'un tel ouvrage, il répond néanmoins à un besoin, puisqu'il n’en existe pas d’autre dans notre langue pour l’usage des écoles israélites. M. Ennery s'oecupait de la révision de son travail, qui probablement serait devenu satisfaisant, quand la ma- ladie est veuu le surprendre. En 1850 il a obtenu la décoration de la Légion d’honneur, et cette distinction si méritée a été hautement approuvée par tous. M. Ennery, modéré dans ses opinions, avait à la fois de l‘atta· chement pour les institutions républicaines, une fois la Répu- blique proclamée, et une certaine opposition pour les innovations dans les cérémonies du culte. Comme il était peu ambitieux et que l’intérêt personnel ne l’inspirait pas, rien ne nous a jamais empêché de rendre jus- tice à la sincérité de ses convictions et à l‘honnêteté de son ca- ractère, tout en désirant qu’il fût plus favorable aux réformes sa- lutaires. Ses obsèques ont eu lieu le mardi 24 août dernier, A neuf heu-t res, au milieu d’une affluence de fidèles et d’amis, telle, qu’eIle a fait de ees funérailles, malgré la simplicité spartiate qui y ré- gnait, une éditiante cérémonie : A neuf heures du matin, un cor- hillard à quatre chevaux, garnis de panaches, venait chercher à la maison mortuaire les restes du vénérable pasteur, et les transpor- tait au temple consistorial de la rue Notre-Dame-de-Nazareth. Le temple était entièrement tendu de noir, et les draperies à étoiles d'argent couvraient jusqu’aux fenêtres : ce qui, joint aux mille bougies partout allumées, répandait dans la vaste enceinte un de ces jours douteux, tristes, lugubres, qui conviennent si bien aux émotions de deuil : Padministratiou du temple avait du