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religieuse et morale analogue è la notre,·a été matéxülletmnt exclu des- établissements d'i¤strustiou publique.

Ainsi, on aurait élevé la jeunesse dans un courant d'habitudes étrangères, d’idées impraticables, d'admirations factices, et par là, on l'aurait formée ce qu’elle est, athée, utopiste, ou tout au moins sceptique, ardente aux révolutions et aux innovations dont les livres anciens lui offrent de si nombreux tableaux, hostile aux dieux de la patrie moderne, non moins qu’à. ses lois, enfin on aurait semé ce qu’on a récolté; en même temps on aurait mis les jeunes générations hors d’état de respirer un air plus sain et plus pur, de corriger les vices de celui qu’elles respiraient habituellement, au les élevant dans une ignorance absolue de la littérature et même de la langue sacrée.

Le remède devait être énergique pour combattre un si grand mal; il fallait même qu’il fût radical; il n'y avait donc qu’à fermer les chaires de grec et de latin, qu’à brûler ou au moins reléguer dans les poudreux has-fonds des bibliothèques les livres pestilentiels que nous croyions l’aliment généreux de nos premières années, la source vive de nos primitives inspirations, tandis qu`ils n’eu étaient que le souffle desséchant et corrupteur.

On nous rendra la justice de convenir que nous n‘avons pas affaibli la thèse en l'exposant; par sa singularité même elle a frappé. Mais, au sein même du clergé, on a trouvé de redoutables oppositions: tous les évéques n’ont pas cru que Cicéron et Virgile, Tacite et Lucrèce, que Démosthènes et Homère, Platon , et Sophocle dussent endosser la lourde responsabilité qu’on voulait faire peser sur eux; plus d’un a déclaré que les Pères de l'Église ne leur paraissaient point aussi propres à élever ïhomme em- térioor, d omcrson intelligence, à lui former la style et le goût (Deuxième lettre de Mgr. le cardinal archevêque de Bordeaux à · Igr. I`évêqIe d‘0rléans). Plus d’un a affirmé que si l’esprit des Tertullien, des saint Thomas-d’Aquin et des saint Grégoire le Grand était excellent, leur latin n’est pas aussi orthodoxe, leur goût irréprochable; qu’au point de vue même de la moralité un livre tel que les Confessions de saint Augustin n’était pas sans danger pour la première jeunesse.

Par compensation, et comme pour réparer le dommage fait