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. rsniuns. 455 · paroles fondroyantes; mais sa contiance dans le Dieu de ses pères ne l'abandonna pas; il se retira en disant: allé que faire! Dieu aidera. n Fatigué et le cœur triste, il rentra le soir chez lui. Ss femme qui l’attendait avec impatience, ses enfants qui se réjouis- saient déjà en espérance des beaux habits qui les attendaient pour · la fête, l’accablèrent de questions: •x Combien as-tu aujourd'hui‘! Qu’il soit béni le noble comte, dit la femme en tendant la main. ·— Je n’ai rien reçu , répondit son mari tristement. n En disant cela, il jeta son sac dans un coin et se mit à faire sa prière du soir. Mais sa femme, déçue dans son espoir, ne cessa de crier et de gronder; les enfants pleuraient de faim , et Forage conjugal devint tellement fort, que le pauvre Pinhas en fut effrayé. Sans dire `un mot, il se glissa dans sa petite chambre et s’y renferma pour faire tranquillement sa prière, et puis il se mit à puiser des consolations dans son livre d’étude. ll n’était pas loin de minuit; ses enfants s‘étaient endormis sur leur grabat; sa femme, fatiguée de crier, en avait fait autant; lui _ seul étudiait, à la faible clarté de la lampe , la loi de Dieu dans un in—folio, et méditant sur quelque difficulté talmudique. Tout à coup la petite fenétre de sa chambre s‘ouvrit avec fracas, et un monstre horrible vint tomber à ses pieds. Le Rabbi poussa un cri de terreur en se levant vivement et en se faisant un bouclier de son grand in-folio, tout en récitant une formule imprécative contre les mauvais esprits. En ce moment, un ricanement poussé par plusieurs voix du dehors se fit entendre, et, glaçant de terreur le pauvre juif, lui tit croire qu’il était la victime d‘esprits malfaisants. ll resta en- core longtemps cloué à sa place, tout tremblant et tenant toujours son grand livre devant lui jusqu’à ce que sa femme, réveillée par ses cris, vint frapper à sa porte; ce qui lui donna un peu de cou- rage. Sa confiance en Dieu vainquit sa frayeur, il 1·isqua un coup d‘œil par-dessus son livre, et il vit une màsse informe semblable à un cadavre humain étendue devant lui; c’était celui d’un singe. Quoique ce pauvre homme se connùt peu en zoologie, il en savait assez pour distinguer un singe d’un homme. Cc qui était loin de diminuer sa frayeur, car il se faisait du singe une singu- lière idée; le considérant comme moitié homme et pensant que Digitized ny Google