Page:Archives israelites 13.djvu/350

Cette page n’a pas encore été corrigée

» voudrions aller sur mer (pour trouver ces frères lointains), » disent-ils dans la deuxième réponse ; mais comment observer » le samedi? car une barque qui est sur mer va par force, donc » il n'y a pas de repos et partant pas de sabbat. » (Le mot sabbat signifie repos en hébreu.) Dans leur adresse à tous les juifs, ils s'expriment ainsi : a Nos parents comment êtes-vous, cominent » êtes-vous"? Nous avons entendu parler de votre existence, mais » samedi nous a jeté un voile, qui nous empêche d'aller par mer. » Le pentateuque n'a pas ordonné d'aller un jour de samedi. » » Un Falasha nommé Ya Aynë Misa, nous dit dans son adresse : « J'ai fait vœu de visiter Jérusalem, venez vers moi, ou bien » j'irai vers vous; ne m'accusez pas de manquer au respect dû » au sabbat, car pour la loi on manque à la loi... je respecterai « le sabbat jusqu'à la mer. »

Les Falashas croient comme les Karaïtes que l'opération de la circoncision, quoiqu'une action religieuse, ne puisse se faire le sabbat; tandis que les rabbanites pensent qu'elle peut se faire aussi de sabbat (i). Les Falashas ne voient pas leurs femmes depuis le vendredi soir jusqu'au dimanche matin, car autrement, disent-ils, on devrait être mis à mort selon la loi (2). La loi, ou le pentateuque, n'ordonne rien à cet égard ; mais cela prouve que les Falashas possèdent un commentaire, ou explication traditionnelle du pentateuque, qu'il serait fort intéressant de connaître.

Les Samaritains, comme les Falashas, restent éloignés de leurs femmes le samedi; au contraire les rabbins recommandent aux religieux l'acte conjugal le jour du samedi. Ils ont également ordonné d'allumer une lampe particulière le vendredi soir, par opposition à la coutume des Samaritains, qui est aussi celle des Falashas et des Karaïtes, de n'avoir pas de feu chez eux pendant tout le sabbat (3).

Les Falashas possèdent un livre appelé Tiizaza Sanbat, ou

(!) Journal des Débats, ibid., 3e p., 3, col., et Réponses, p. 19.

(2) Ibid.

(3) Cette idée, relative à l'origine de ces deux institntions rabbioiques, appartient à mon pêre, le professeur S. D. Luzzatto. Voy. ses Lecmu d'histoirt jtulaiqac, p. 21, n. 1.