nous onrent dans leur dernière phase la polémique soulevée cent ans après par Abba-Mari(l) et le mémorable anathème de t¢"3v’t dont j’ai déjà parlé , le Môreh a survécu à toutes ces épreuves, et il a erercé j¤squ’à nos jours, sur les esprits les plus éminents de la Synagogue, une iniluence incontestable.
Le mouvement imprimé par Malmonide à la philosophie religieuse se continue , sous des formes diverses et parfois même exagérées, dans la période de trois siècles qu‘il nous reste à paroou. A rir.—Là nous rencontrons sucessivement et nous aurons à appré· cier :le a Becliinath Olâm » , de Yedatuh ha-Pmini(2), ouvrage plus moral que spéculatif, qui, dans un style moins abstrait que celui du Môreh, mais empreint d’une originalité souvent prétentieuse (3) , consacre en délinitive les memes principes; — les nombreux écrits de Lévi ben-Gerron (J"ZtH’) (4) , exégète, mathématicien, philosophe , et qui nous intéressera surtout par son r lülchamoth Adonaï », où Pindépendaace de la pensée va jas—_ qu‘au paradoxe, et où, pour concilier la tradition biblique avec la doctrine d‘Aristote, entreprise qui avait effrayé Maîmonide lui-méne, il sacritie en réalité la première à la seconde; — le « 0r Adonai,» de Chasdaï Kre:kas(5) , et auteur d‘ouvrages également célèbres, également mal connus, et qui se recommandent surtout wmme ayant ouvert la voie au remarquable ouvrage que je nommerai tout à l’heure. Chasdaî, en eüet , reprend en sous·œuvre ou plutôt remanie tout le système dogmatologique de Maiimonide, sa établissant une dilïérence radicale entre les articles de foi proprement dits, condition indispensable du judaïsme, et les principes que nous professons en fait comme israélites, mais qui ne utilisent pas à nous rendre tels.
Il nous restera enfin à mentionner, après quelques ouvrages
(l) Nommé ausi Actrice deLuneI, auteur du IHRJP·
(2) Vers 1300.
(3) Duaaé·je étre seul de neu opinion, je mets le Becliinath Olân, tant vanté, hîen au-dessous de l’Ecril npologélique du même auteur, soit pour Fintérêt dea ¤P¢l’ç¤s, soit pour la vigueur du raisonnement, soit même pour le style.
4 Nommé aussi Gersonides ; écrivit de 1820 ii 1838 (Monk, Archives isrnélites, 9¤ année, p. 623).
5) Mort a Saragosse en 1380.