un autre jour; mais je ne conçois pas qu'un Falasha instruit, en présence d'autress avants Falashas, parmi lesquels se trouvait leur chef à tous, l'abba Ishaq, ait annoncé, précisément comme le premier jour de Pâque, un jour de la semaine dans lequel cette fêle ne peut jamais tomber, c'est-à-dire le lundi, et cela sans que l'abba Ishaq ou quelques-uns de ses disciples ne relevât aussitôt l'erreur.
C'est pourquoi je crois suffisamment démontré que les Falashas commencent la Pâque dans des jours dans lesquels, d'après le calendrier judaïque, elle ne pourrait pas commencer, et que si, en 1848, ce jour coïncidait avec le nôtre, supposé que le fait soit vrai, il ne prouve absolument rien contre l'antiquité des Falashas, puisque cette coïncidence ne peut être qu'accidentelle.
J'ai dit supposé que le fait soit vrai, parce que j'ai réellement des doutes sérieux sur son exactitude. Non que j'aie des doutes sur la véracité de M. d'Abbadie, mais la manière même dont il rapporte la correction portée dans la date du jour de Pâques me fait supposer qu'il y a là un malentendu.
D'abord M. d'Abbadie croit (1) croit que ce fut pendant qu'il était atteint d'ophlbalmie, c'est-à-dire pendant qu'il ne pouvait enregistrer le fait dans son journal, qu'un messager spécial vint de la part d'abba Isbaq lui dire (je transcris ses paroles) que la Pâque, en 1848, était le mardi, 18 avril, et non le hindi, comme on le lui avait annoncé par erreur. Et puis j'observe sur ces derniers mots, le mardi 18 avril et non le lundi, qu'ils paraissent signifier que le lundi, annoncé par erreur, était le lundi précédent le mardi, 18 avril, c'est-à-dire le 17 avril, tandis qu'il était au contraire le lundi de la semaine précédente, c'est-à-dire le 10 avril (comme le dit le texte de la réponse quatrième, p. 9); et ainsi comme il serait absurde de soutenir quo les Falashas, lesquels ne connaissent point les noms de nos mois juliens, aient nommé explicitement le 18 avril, et comme il manque au contraire la date du mois abyssinien correspondant, miazia, je crois pouvoir supposer que le messager, envoyé par abba Ishaq, annonça simplement à M. d'Abbadie que le premier
(I) Ibid. p. 22.