nument de l’école espagnole, et c’est lui qui clôt pour nous l’histoire de la Halakha.
Nous passons maintenant à la deuxième partie de notre cours : l’histoire de la Théologie proprement dite.
II
Comme cela nous est arrivé pour l’histoire de la Halakha, comme cela arrive malheureusement pour toutes les histoires de ce monde, כל התחלות קשות, c’est surtout le commencement qui nous embarrassera. De même que, d’efforts en efforts et de progrès en progrès, la Halakha aboutit au din’, à la jurisprudence religieuse, la théologie tend à fixer définitivement le dogme ou l’ensemble des croyances que présuppose le din’, comme la conséquence présuppose le principe. Or, de toute nécessité, la dogmatique juive existe en germe dans la révélation première ; de plus, elle se trahit par de nombreux indices, non-seulement dans la législation primordiale du Pentateuque et dans les écrits postérieurs du canon biblique, mais dans le vaste répertoire élaboré par les dépositaires authentiques de la tradition, depuis Ezra jusqu’à la clôture du Talmud. C’est dans ces divers matériaux, consignés dans la Bible ou confiés à la tradition, qu’il faut chercher exclusivement la base de nos dogmes. Ce sont eux aussi qu’ont interrogés les philosophes et les docteurs de la Synagogue, dans la seconde moitié du moyen âge, c’est-à-dire du dixième au quinzième siècle, lorsqu’ils se sont efforcés d’en formuler la synthèse et de les réduire en corps de doctrine. Mais ces documents, seul critérium valable que puisse accepter la Synagogue, sont épars, incomplets, d’une importance inégale, d’une signification parfois obscure et contestée. Il s’agissait donc de recueillir les données fragmentaires de la Bible et du Talmud, de les coordonner, d`en déduire les conséquences, et enfin de les compléter ou de les élucider soit par la méditation libre et individuelle, soit par une exégèse appropriée. Ces conditions originelles de la science théologique, qui se retrouvent également dans le christianisme et le mahométisme, et qui y ont produit des milliers de sectes, n’ont chez nous, grâce à Dieu, donné lieu qu’à