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Louria (מהרש״ל), les Mordekhaï Yâphé[1]. les Méir Lublin, les Samuel Edels (מחרש״ל)[2], les Méir Schiff[3], les Eliah Wilna, les Aryé Lœb ben-Ascher[4], et vingt autres, ont enrichi la science talmudique par des productions considérables, gloses, dissertations, consultations doctrinales, indépendamment d’autres écrits qui n’appartiennent pas à cette histoire.

Mais de ces trois siècles, le seizième sera pour nous l’époque capitale, en ce qu’il a vu naître le code définitif de la Halakha, résumé de son passé et régulateur de son avenir. Vous devinez, Messieurs, que je parle du Schoulchan-Aroukh, ouvrage immortel de Joseph Karo[5]. Pasteur intègre et pieux, talmudiste érudit, infatigable écrivain, Joseph Karo, d’origine espagnole, après avoir successivement occupé divers rabbinats en Orient, fut appelé en dernier lieu à celui de Saphed[6], et c’est là qu’il mit la dernière main à son ouvrage. Il en avait jeté les bases dans son commentaire sur le Yâd Chazaka, et dans celui beaucoup plus important dont il avait enrichi les Tourîm de Jacob ben-Ascher. Je caractériserai d’un mot le Schoulchan-Aroukh, en disant qu’à la précision de langage et à la savante méthode de Maïmonide, il joint la vaste compréhension et le caractère essentiellement pratique des Tourîm. Un grand nombre d’ouvrages subsidiaires se sont groupés autour de ce code normal du judaïsme moderne ; nous devrons une mention particulière aux remarques additionnelles et souvent dissidentes insérées dans le texte, d’une part, par R. Moïse Isserlès (רמ״א)[7] à Cracovie, de l’autre, par R. Jacob Castro, au Caire. Mais le Schoulchan-Aroukh, je le répète, est demeuré le code universel et incontesté du judaïsme ; c’est le dernier mot, l’impérissable mo-

  1. À Prague.
  2. XVIIe siècle.
  3. À Fulde, XVIIIe siècle.
  4. Successivement rabbin à Cracovie et à Metz, surnommé שאגת אדיה, de son principal ouvrage.
  5. Mort en 1575.
  6. צָפת, qu’il ne faut pas confondre avec le צָפת de Jug. I, 17.
  7. Mort en 1572.