INSTRUCTION PUBLIQUE.
Mais déjà, depuis un siècle et demi, florissait, dans le Nord, l’école française, חכמי צרפת, fondée par Rabbénou Ghershôm[1], à qui sa méthode d’enseignement, ses commentaires talmudiques, et particulièrement ses grandes réformes synodales, valurent le surnom de flambeau de l’exil, מאור הגולה. Nous parcourrons la série de ses disciples, dont le plus marquant contemporain d’Al-Fâssi, a fait lui-même école. J’ai nommé notre classique Raschi[2], le prince des commentateurs ; ר׳ שלמה, qu’on s’obstine à tort à nommer Yarchi[3], car il était de Troyes et non de Lunel. Ses gigantesques travaux sur la Bible et sur le talmud de Babylone furent revus et complétés par ses gendres et ses descendants[4], par ses nombreux disciples et leurs successeurs, les rabbins de France, d’Italie et des bords du Rhin[5], dont les gloses additionnelles (תוסָפות), composées aux xiie et xiiie siècles, ont été jointes à nos éditions du Talmud, ainsi que l’Extrait qui en fut fait au xive siècle sous le titre de פסקי תוספות.
Parmi les docteurs français de cette époque, nous devrons une
- ↑ Vers 1030.
- ↑ 1030-1105. Voir cependant, sur Raschi et R. Gherschôm, la Biographie de R. Nathan, par Rapoport (Bikk. haïtt. t. x), notes 46 et 60, et le Raschi de M. Zunz.
- ↑ De יֱרִחוֹ nom fictif de Lunel.
- ↑ Notamment Isaac ben-Méir (ריב״ם), et ses frères Samuel (רשב״ם) et Jacob (ריב״ם). — Voir, sur les Tossaphistes, l’intéressant travail de M. Zunz : Zur Geschichte und Literatur, 1re partie, p. 31-60 et p. 188.
- ↑ Mayence, Worms, Spire, Ratisbonne, etc.