Page:Archives israelites 13.djvu/222

Cette page n’a pas encore été corrigée

idées. Les bons iront au ciel, et les mauvais en enfer. En attendant, on peut aider par la prière les âmes en peine, et les Fala- shas lisent le livre des Psaumes dans cette intention (t).

Les autres juifs ont aussi des prières pour les morts, qu'ils récitent dans la pensée de sauver ceux-ci des tourments de l'enfer et de les faire entrer dans le paradis. Mais les Falashas ne paraissent pas attribuer aux prières une si grande importance, mais seulement celle d'adoucir les peines des âmes en enfer. Le passage définitif des âmes de l'enfer au paradis paraît n'avoir lieu , d'après leurs idées, qu'à la fin du monde; alors les âmes, après être rentrées dans leurs corps respectifs et avoir été jugées par l'Éternel, seront envoyées définitivement ou en enfer ou en paradis.

AGE ET DU BÉE DU MONDE.

Un vieux savant Falasha, interrogé par M. Gobat sur le nombre d'années qu'il comptait depuis la création du monde jusqu'en 1830, répondit, 7338 (2). D'après ce comput, il se serait écoulé entre la création du monde et le commencement de l'ère vulgaire, B508 ans. Ce comput coïncide parfaitement avec l'ère qu'on appelle de Constantinople, et qui est encore en usage chez les Grecs. Les Abyssins comptent huit ans de moins que les Grecs, c'est-à-dire, K5OO ans (ce qui est le comput primitif de Jules l'Africain) ; les Juifs modernes 3760, mais ce calcul n'était pas suivi anciennement par tous les Juifs. L'historien Joseph Flavius fait remonter la création du monde à 4165 ans avant l'ère vulgaire , Philon à 4196 ; les juifs hellénistes du temps de Clément d'Alexandrie (dans le commencement du troisième siècle de l'ère vulgaire), à $624.

Le même savant, enterrogé par M. Gobat sur l'époque où viendrait le Messie, en ne le comprenant pas, ou en feignant de ne pas le comprendre, répondit : Le monde doit encore durer 662 ans (5) ; ce qui montre que, selon lui, la durée du monde

(1) ll.i'l et Journal det Débatt, 6 juillet 1845, p. 3, col. 4.

(2) Gobat, Journal, p. 261.