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ISRAÉLITES. 15

Dans cet idiome sacré que parlaient nos pères, et que bientôt, hélas! nos enfants sauront à peine lire; dans cet idiome dont chaque mot est une définition philosophique ou un profond sym- bole, la paix se confond avec la perfection : Dlhw avec Dblü. Ad- mirable analogie ! Étudiez en effet l’homme, soit individuellement, soit en société; interrogez tour à tour le cœur humain par la phi- losophie et les siècles par l’histoire, partout et toujours vous ver- rez que la paix c'est la perfection. Où il y a guerre, lutte, anta- gonisme, il y a trouble et souffrance, partant, imperfection et anomalie; où il y a paix et bonne entente, il y a félicité, consé- quemment perfection, du moins cette perfection relative qu`il nous est donné d`atteindre. L‘homme est parfait quand il est en paix avec lui-même, avec ses semblables, avec Dieu ; quand il a su établir un juste équilibre entre toutes ses facultés et tous ses pen- chants, entre sa raison et ses passions, entre ses devoirs de croyant et ses devoirs de citoyen. Une société est parfaite quand la con- corde règne entre tous ses membres, quand une égale satisfac- tion est accordée à tous les droits, à tous les besoins légitimes, et quand le contact des diverses classes, au lieu d`être un choc et une collision, est une caresse et une harmonie. Votre commu- nauté, israélites messins, sera parfaite aussi, lorsqu'aux vertus dont le Ciel l‘a si richement douée, elle saura joindre, mais join- dre avec constance, l'esprit de paix, de bienveillance et de man- suétude; lorsqu’une minorité respectable, mais mal inspirée, saura sacrifier des prétentions sans valeur au grand principe de l’unité et de la solidarité, 't1J!’I't fb wflbn hk; lorsque, enfin, vous comprendrez tous (et plaise à Dieu que ce soit dès aujour- d'hui) que la désunion est mortelle, et que la paix seule fait vivre : D�'l17t't 'W D"l't, n3'l3ï1 mt ’t't B1! DW *3. C'est aux hommes de paix qu'appartient l’avenir, a dit encore le roi-pro- phète, ¤1L7v WR") n•'tt'ttU3 (1); belle parole que nous avons reproduite dans l’office même de ce soir.

Mes chers frères! une tradition antique et consacrée nous re- présente le Tout-Puissant, à l‘entrée de chaque année nouvelle, pesant dans l’éternelle balance les actions des hommes, et inter- rogeant leur passé pour statuer sur leur avenir. La vie et la mort, la gloire et la honte, le bien-être et le malheur, soit dans ce monde, soit dans la vie future, sont décrétés pour chacun de nous selon ses œuvres, provisoirement dans le jour du Souvenir, irrévo- cablement dans celui du Kippour : D1! DV31, [13113* t‘tJ'¤l't ¤|t`tiI ]'•DX'tI't• '11B3. Mais cette révision solennelle, mais cette redoutable enquête ouverte sur nos consciences ne s’applique pas seulement,

(1) Tr.Ab6th,II et IV.

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