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l80 · - nciuvss ne soit pas un seul jour tentée de se confondre avec son auteur, et les rapports nécessaires pour qu‘elle ne s'en croie pas un seul jour négligée et abandonnée : l’idée d’un Dieu unique est à la fois la plus haute satisfaction de la raison pour qui l‘unité est la loi suprême des choses, et en méme temps elle est la. conception la plus capable de dominer fortement les intelligences humaines, d’en prévenir les égarements, et de leur inspirer une inébranlable résolution de ne pas laisser llotter, au gré des circonstances, leur conviction religieuse : toutes les lois que, soit en principe, soit dans les détails de l’organisation d’une religion, l'idée mono- théiste subit des altérations, vous voyezfbientôt les schismes suc- céder aux schismes et les hérésies aux hérésies, vous voyez"au sein d’une méme confession, les uns pencher vers le mysticisme · et les autres inclinés vers le naturalisme : et en méme temps, dans les régions inférieures, il arrive nécessairement que l'i- dolàtrie pratique se substitue insensiblemeutà la vraie foi, que les tendances anthropomorphiques, plus ou moius inbérentesà tout ' homme, deviennent la loi générale des croyances et des actes: en d'autres termes, il s'opère alors un double mouvement : chez les docteurs, une série de déchirements, d'incertitudes et de luttes 'acharnées : parmi les fidèles, un mouvement de plus en plus pro- noncé vers les images charnelles, veis la déilication de créatures humaines, vers la confusion du temporel avec le spirituel : voilà les résultats inévitables auxquels aboutit tout dogme où l’idée d’un Dieu unique n’a pas été·placée, soit en principe, soit dans les applications, au-dessus de toute atteinte : au contrairey'l'idée d’un Dieu unique, sévèrement entendue et sévèrement préservée de toute altération impure, de toute concession faite aux illusions et aux faiblesses matérielles de l'liomme, est féconde en résultats inappréciables; elle prévient les hérésies tout en laissant aux es- prits une salutaire activité, elle prévient les tendances à faire l'a- . pothéose des passions et à reporter à des hommes même une partie de'l'ad0rati0n qui n'est due qu‘au Tout-Puissant : c‘est là effecti- vement le spectacle que nous otïre le judaïsme :s‘il est la plus vénérable des religions, parce qu'il a le premier proclamé le monothéisme, il en est lii plus grande et la plus forte, parce qu’il a nient que tout autre sauvegardé et épuré ce dogme : de lâ, DlglllZ€d ny Google