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HO nœrna hssions à I. Wihl un reproche de cette facilité de produire, car clêez lai, on peut le dire, la quantité ne nuit pas à la tt . çïais il était dit que le pauvre poëte ne trouverait pas même le repos assuré dans les modestes fonctions que nous lai avons vu prendre; il était installé depuis dix-huit mois à peine, aimé et apprécié de ses hôtes, quand un beau matin laltevueda Deutc- londea,—mieux vaut un sage ennemi, qu`un imprudent anri,— rendant compte du mouvement de la poésie en Allemagne, s’ex· ' prime en ces termes sur ll. Wihl : c L'A|lemagne, en fait de poésie, retourne à sa direction légitime; elle essaie de rouvrir à Pimagination les sources du spiritualisme ; on a remarqué, dans ees derniers temps, les poésies de M. Wihl dans lesquelles une · forme savante revét avec bonheur une poésie gravement reli- 'euse; M. Wihl est israélite : il sent profondément la magni- ïcence des livres saints, et ce sentiment profond donne un ca- ractère original à ses vers. Le poête israélite célèbre, non pas en coloriste insouciant, mais avec l‘ardeur de l’ârne et de la pen- sée, la grandeur de ce monde primitif, d’où le christianisme est sorti, etc. (1). n Voilà sans doute un éloge trés-flatteur pour M. Wihl; mais il renfermait sa condamnation aux yeux de la famille qui l'avait ac- cueilli; son arrêt était dans ces mots: M. Wihl est israélite. M. Wihl dut yquitter son élève tout en emportant avec lui l'estime de ses hotes; nouvelle tribulation pour tout autre que pour M. Wihl; lui, était dans son rôle. ll avait glorifié la religion de ' ses pères, il était juste qu‘il soulfrft pour cette méme religion ; il payait là un tribut tout naturel, et ne s'en plaignit pas. Sans donc se soucier autrement de ce contre-temps, qui ne lui ôtait ni plus ni moins que ses moyens d’existence, le poëte plie bagage, emporte quelques légères économies, et par un beau so- leil de mai, longe les boulevarts jusqu‘à la Madeleine, puis court droit à Pas , Passy lc pays des rêveurs et des poètes, Passy où s'était retirï Volney, et où vit Béranger : il avait llairé l’atmos- phère d’instiuet. Là il s`établit dans une charmante maisonnette, · aux persiennes vertes et au badigeonnage blanc, ayant vue sur un jardin. Là~il vit depuis plusieurs mois, attendant le retour ° de la fortune (-I). avec une insouciance et une sérénité d’esprit qui n'appartienuent qu'à un poete dans la détresse, lisant le matin, faisant sa sieste à midi, fumant le soir sous un berceau (I) Reeudeadeas Honda, février l85| . Uarticle ut dell. St. RQGTÉ- India. (i)(2•eiaété6erita•noisdejuiu t85t. ' · Digitized ny Google