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isusuns. MI uisles frères de Wihl n‘en étaient pas moins malheureux! ni soins soumis à d'odieuses vexations et à de honteuses exclu- sonsl Les choses en étaient là, quand les événements de février vinrent ébranler l’Europe et réveiller Penthousiasme et les espé- rances dans les âmes les plus généreuses, comme aussi, hélas les plus mauvaises passions dans les esprits les plus pervers. Wihl miteru que le moment était arrivé, où, avec des etlorts persévé- tants, il pourrait conquérir pour sa patrie la liberté, et pour les israélites de l'Allemagne, l’émanci ation religieuse, suite de œtte même liberté. Et alors il se metg l’œuvre et, laissant pour usinstant la plume du poète, il prend en main la plume de journaliste; il écrit successivement dans le journal le Télégra- plu, et dans le Journal de Westphalie; il suit les événements d’un œil vigilant; il les explique, les commente dans un langage plein de feu et de raison, il électrise les esprits, et fait si bien, qu’il est bientôt arrété avec plusieurs de ses amis, jeté en prison et condamné; il n’échappe à une peine certaine qu’en la préve- nant par la fuite ue lui ménagea un public enthousiasmé de son courage, de ses Ecrits et surtout de l'éloquence de sa défense. adieu liberté! adieux rêves dorés! voilà notre poëte, se sauvent comme il peut. et traînant de l’aile; que bien que mal il arriva sur le sol hospitalier de la France, portant comme Bias tout avec lui; il passa plusieurs mois en proie à de cruelles angoisses; il fal- lait vivre, et le nectar et l’ambroisie que les poètes partagent quelquefois avec les dieux, ne sont pas toujours des aliments suliisants pour des corps mortels; Wihl dut donc songer i se créer une existence; ce fut de l’Allemagne que lui vint son se- cours. H. de Humboldt n’oublia pas son protégé; et, grâce àses nombreuses et hautes relations dans le monde parisien, il tit en- trer Wihl dans une noble famille de la capitale, en qualité de précepteur; voilà donc notre poêle, pour l‘instant, à l’ahri du besoin, travaillant pour vivre et vivant pour faire des vers; car c’est la la vie de M. Wihl ; il a besoin de faire des vers comme ila besoin de respirer; il a en lui son génie familier, comme disaient les anciens, qui le pousse à rimer, et Wihl, n’importe enquelle circonstance dela vie où il se trouve,sacriüera toujours aux muses, sur la banquette d’une diligence, comme dans un ce- binet de travail, dans le coin d’un estaminet, tout aussi bien q¤'à l`ombre des bois ; comme le juste d’Horace, les événements de ce monde auront beau le frapper, ils le surprendront toujours faisant des vers, et si le papier et l`encre lui manquaient, il trouverait moyen, comme certain mathématicien de ma connais- _ noce, de charbonner ses pensées sur les murs, ou bien encore il âlignerait ses iambes sur la visière verte de sa casquette alle- mande; et quand nous constatons cela, ce n’est pas que nous _ Digiiized ny Google