nain:. 147 dautres, i qui on refusait le `droit d°exercer librement leur in- dustrie, s’étant placés sous le patronage d’industriels chrétiens pour satisfaire aux iniques exigences des décrets portés, ceux-ci ont été criblés d’amendes dont le poids est nécessairement re- tombé sur ceux qui les leur avaient values. Au mois de septembre dernier, les intéressés se sont émus et ' ' ont commencé à prendre des mesures énergiques de concert avec I. Nordmann, rabbin de Hegenheim et avec le consistoire cen- tral; le moment était critique : les cantons, encouragés par l'im· punité, favorisés par la longue inaction, ou au moins, par l'appa- rente indidérence du gouvernement français, redoublaient de vexations; et cette persécution, de plus en plus opiniâtre, sem- blait gagner de canton en canton comme une véritable épidémie; les loœlités mémes où nos coreligionnaires jouissaient d'une sé- curité déjà ancienne, inauguraient à leur tour une ère de décrets iniques et de mesquines vengeances : les marchands neuchâtelois, par exemple, encouragés par les succès de leurs confrères bâlois, se dépouillaient à leur tour de leur ancienne longanimité, et les persécutions contre les juifs, qui avaient, sous le roi Louis-Phi- lippe, provoqué la formation d’un cordon de troupes françaises sur la frontière, menaçaient de passer à l`état chronique et général. L’homme qui représentait alors la France auprès de la confédéra- tion helvétique, ll. le comte Reinhard, n'était rien moins que propre à résoudre ces difücultés et disposé à y intervenir énergi- quement: chaque fois que des Français israélites, vilipeudés et 4 pourchassés, venaient à Berne réclamer la protection ·qui leur était due,'et demandaient s’il les tenait ou non pour de véritables · citoyens français, le représentant de notre beau et généreux pays ne trouvait rien d’autre à leur répondre, sinon qu’ils étaient Français en France et qu’il était absolument impuissant contre le mauvais vouloir de la confédération. Delà, la nécessité de prendre une autre voie et de s‘adresser plus haut: c‘est dans de pareilles occasions surtout que les juifs suisses doivent sentir l’insut'tlsance de leurs rapports entre eux, l’absence de toute hiérarchie et de toute organisation homogène; quand il s’agit de se concerter pour un but ou de contribuer pour une dépense d’utilité générale, quand il faut concentrer des Digitized ny Google
�