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THÉORIE DE LA FEUILLE.

Les Pipéracées semblent, au premier abord, faire ex ception à cette loi. Cependant, en tenant compte du fait que leurs faisceaux communs s’anastomosent tous entre eux directement avant les bords du limbe, qui n’est jamais dentelé, on n’hésitera pas à ranger les feuilles des plantes de cette famille dans la section des dimères.

D’après ce qui a été dit plus haut, toute feuille ou tout mériphylle renferme un système fibro-vasculaire cortical et ligneux composé d’un plus ou moins grand nombre de faisceaux. Les faisceaux ligneux de ce système sont tous placés sur plusieurs rangs emboîtés les uns dans les autres. Dans les régions où la feuille a conservé sa forme cylindrique (pétiole, rhachis), ces rangs de faisceaux ligneux forment un étui plus ou moins fourni suivant le nombre et l’étendue des rangs. La section transversale de cet étui offre donc un cercle ou une portion de cercle ligneux dont tous les faisceaux sont orientés de manière à tourner leur cambium et leur liber vers la périphérie du mériphylle et leurs trachées vers le centre. Ce premier système ligneux, que j’ai nommé système essentiel, existe dans toute feuille, et il présente donc ce caractère constant que tous ses faisceaux ont un développement centrifuge[1] ; cette circonstance est d’ailleurs toute naturelle, puisque les plus anciens de ces faisceaux, étant communs à la feuille et à la tige, doivent être orientés comme ceux de cette dernière.

Le système essentiel se compose donc de l’ensemble

des faisceaux à accroissement centrifuge et dont les plus extérieurs parcourent tout un mériphylle, ou toute la feuille dans le cas des monomères.

  1. Par développement centrifuge, j’entends celui de tout faisceau dont le cambium regarde la périphérie de la feuille.