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THÉORIE DE LA FEUILLE.

De cette première énumération ressortent déjà deux faits importants. On voit d’abord qu’une foule de feuilles articulées sont, en réalité, privées de nœud. L’articulation n’est donc point le signe infaillible de la présence d’une anastomose des faisceaux. On voit aussi que le passage, souvent si tranché, de la forme cylindrique du pétiole à la forme plane du limbe ne correspond, la plupart du temps, à aucune différence de structure, car les faisceaux communs sont continus de l’une de ces parties dans l’autre. On devra donc renoncer à considérer le pétiole et le limbe comme des organes différents. On concevra ainsi qu’il puisse exister et qu’il existe, en effet, entre ces deux régions toutes les gradations de formes imaginables, et on ne verra plus de différence essentielle entre une feuille pétiolée et une feuille sessile.

Feuilles dimères.

Acerinées (nœud à la base du pétiole). Beaucoup de Bégoniacées (nœud au sommet du pétiole). Piperacées.

Feuilles trimères.

Ricinus communis (nœud à la base et au sommet du pétiole), Tropæolum majus (id.), Aralia digitata (id.), Aralia Sieboldii ( id.).

Feuilles polymères multiaxifères.

Thalictrum aquilægiæfolium, Aralia japonica Thunb., Ombellifères.

Ces quelques exemples font bien saisir toute la ressemblance de la feuille avec le rameau. On voit, en effet, que les plantes dont le rameau est lui-même partagé par des nœuds ou anastomoses générales des faisceaux sont les seules qui produisent des feuilles polymères.