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THÉORIE DE LA FEUILLE.

quel ils finissent par ne plus former qu’un seul et même rang, lorsque l’accroissement du pétiole les a tous re poussés vers la périphérie. Dans beaucoup de feuilles, l’apparition des faisceaux est précédée de la formation d’un anneau de cambium (juglandées et autres), dans lequel ceux-ci se forment par intercalation successive, comme dans une tige. L’anneau, qui résulte de la jonction des premiers faisceaux de cambium, se forme suivant la loi ordinaire d’avant en arrière. Cette loi, qui régit le plus souvent l’apparition successive des faisceaux des deux ou trois premiers rangs (Aralia digitata), ne semble pas devoir régler toujours la formation des rangs subséquents, car elle pourrait se trouver en contradiction avec le développement basipète de beaucoup de nervures secondaires et tertiaires.

Il est vrai que les nervures, en apparence de même ordre, ne sont pas toujours formées de faisceaux de même rang. Ainsi, dans le Piper amplum, j’ai constaté que certaines nervures secondaires naissent tardivement et s’intercalent entre les premières formées[1]. Ces nervures secondaires subséquentes font partie d’un rang de faisceaux plus intérieur que celui des autres. Il pourrait donc bien arriver que des nervures en apparence de même ordre et formées de haut en bas (c’est-à-dire parallèles entre elles et aboutissant à une même nervure inférieure) fissent en réalité partie de plusieurs rangs différents de faisceaux concentriques tous formés d’avant en arrière. Néanmoins, mes observations ne sont pas encore assez nombreuses pour me permettre une affirmation à cet égard. La seule chose certaine, c’est la répartition de tous les faisceaux de la jeune feuille en plusieurs rangs emboîtés les uns dans les

  1. Cas. D.C. loc. cit.