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THÉORIE DE LA FEUILLE.

quent dans la région postérieure du limbe. En examinant alors avec soin la structure de la base de celui-ci, on constate que les faisceaux postérieurs du pétiole correspondent à un bourrelet presque imperceptible qui complète le limbe du côté postérieur (Saururus cernuus et Saxifraga ligulata, pl. II, fig. 15 b). Ce bourrelet prend souvent assez de développement pour donner à la feuille une forme d’entonnoir (pl. II, fig. 14), ou même pour la rendre peltée. C’est ainsi qu’on peut s’expliquer les nombreuses transitions si souvent observées sur un même pied entre la forme plane et la forme peltée.

On peut déjà voir, par ce qui précède, à quel point les données de l’organogénie des parties extérieures se trouvent confirmées et complétées par l’observation de la structure interne des feuilles. Cette structure interne nous fournit les éléments qui manquaient pour ramener les formes les plus diverses à un type commun. On aperçoit enfin, et on prévoit tous les passages possibles entre les feuilles cylindriques, les feuilles peltées et celles à limbe plat.

Ainsi que je l’ai rappelé plus haut, les premiers faisceaux de la feuille naissent successivement d’avant en arrière. Il est rare que ces premiers faisceaux soient seuls communs à la feuille et à la tige. En général, il se pro duit un grand nombre d’autres faisceaux communs, qui apparaissent successivement et forment plusieurs rangs concentriques. On peut constater facilement par la section transversale de jeunes pétioles (pl. I, fig. 3 ; pl. II, fig. 11, 12, 13), que chaque nouveau rang de faisceaux communs se forme en dedans du précédent. Les faisceaux de tous ces rangs sont alternes entre eux, de telle sorte qu’ils tendent à s’intercaler entre ceux du premier, avec le-