Page:Archives des sciences physiques et naturelles, 1868, volume 31.pdf/410

Cette page n’a pas encore été corrigée
35
THÉORIE DE LA FEUILLE.

offrir un certain intérêt, il ne paraît pas inopportun d’attirer dès aujourd’hui l’attention des botanistes sur cette phase nouvelle de la théorie de la feuille.

De même que la naissance de chaque feuille primordiale sur le cône terminal du rameau est suivie de la formation de faisceaux correspondants dans ce dernier, de même la naissance de chaque partie d’une feuille sur la partie d’ordre précédent est suivie de la formation de faisceaux correspondants dans cette dernière. L’analogie de la feuille et du rameau serait donc établie si on prouvait que les faisceaux de deux parties foliaires nées l’une sur l’autre sont disposés entre eux de la même manière que ceux de la feuille primordiale et du rameau le sont entre eux. Connaître à fond la structure fibro-vasculaire de chaque feuille, tel a donc dû être le but de tous mes efforts.

Comme la discussion complète des nombreux faits que j’ai constatés sur ce terrain nouveau, exigerait la rédaction d’un mémoire étendu et accompagné de planches détaillées, je vais essayer de résumer ici brièvement les principaux résultats de mon travail, en me bornant à signaler quelques-unes des observations qui leur servent de base.

La méthode que j’ai suivie a toujours consisté à déterminer la marche des faisceaux de chaque feuille, au moyen de coupes nombreuses opérées en tous sens. On arrive ainsi à se faire une idée nette du plan du système fibro-vasculaire d’un bout à l’autre de la feuille. Il faut avoir soin d’examiner chaque coupe au microscope et sous un assez fort grossissement, car il arrive souvent que ce qui, à première vue, semble n’être qu’un seul et même faisceau, est en réalité une agglomération de faisceaux distincts.