mitigueroit ; mais le lendemain et jours suyvans ce fut à recommencer.
Ce jour mesme de dimanche, le Roy escrivit des lettres à ses ambassadeurs près les princes estrangers, et aux gouverneurs des provinces et villes capitales du royaume, les avertissant que l’homicide de l’amiral, son très cher et bien-aimé cousin, et des autres huguenots, n’avoit pas este fait de son consentement, ains du tout contre sa volonté ; que la maison de Guyse, ayant descouvert que les amis et parens de l’amiral vouloyent de sa blesseure faire quelque haute vengeance, pour les anticiper avoyent assemblé des gentils-hommes et des Parisiens leurs partisans, en tel nombre qu’ayans premièrement forcé la garde que le Roy avoit donnée à l’amiral, et estons entrez en son logis le samedi de nuict, ils l’avoyent tué, luy et ses amis qu’ils avoyent peu rencontrer, au très grand regret du Roy, de la Royne sa mère et de ses frères, estant contraint de l’endurer, et, pour la crainte qu’il avoit de sa propre personne, se contenir dedans le Louvre, où il avoit avec luy son très cher frère le Roy de Navarre et son bien-aimé cousin le prince de Condé, qui jouiroyent de pareille fortune que luy ; ce qu’il vouloit bien que tout le monde sceust, et entendist le desplaisir qu’il avoit eu de voir qu’ayant tant de fois tenté la sincère réconciliation du duc de Guyse et de l’amiral, c’estoit néantmoins pour néant.
Avec ces lettres, le Roy envoya ensemble des patentes par lesquelles il estoit deffendu de porter armes illicites, de faire assemblées illicites, ou chose aucune en fraude et à l’encontre des édicts de paix, sous le bénéfice desquels il commandoit à tous ses sujets de se comporter et vivre paisiblement l’un avec l’autre. Ces lettres estoyent signées par Pinart, secrétaire d’estat, le 24 d’aoust.