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en toutes sortes de jeux et passe-temps à rechange, ès quels l’amiral souvent assis toit v ayant le bon visage du Roy à l’accoustumé.

Le mercredy, l’amiral, voulant entretenir le Roy de quelques affaires de grande importance, le Roy en riant le pria de luy donner quatre jours pour s’essayer et esbattre, promettant à foy de Roy qu’il ne bougeroit de Paris qu’il ne l’eust rendu content et tous ceux qui avoyent affaire à luy.

Peu de jours auparavant, outre les avertissemens susdicts, l’amiral avoit esté adverti de certain homicide fait par des catholiques séditieux de Troye sur certains huguenots revenans de leur presche ;

Que ceux de Rouen et d’Orléans menaçoyenl les presches de prendre fin les deux ans après la pacification dernière passez.

Et parmi les gentils-hommes courtizans on sentoit souvent murmurer entre leurs dents que, dans la fin du mois d’aoust, on interdiroit les presches aux huguenots, mesmes que plusieurs gentils-hommes catholiques vouloyent faire gageure avec des huguenots que devant quatre mois ils iroyent à la messe ;

Qu’on sentoit courre un bruit, d’entre les principaux du peuple de Paris, qu’en ces nopces se respandroit plus de sang que d’eau ;

Que les commissaires, centeniers et dixeniers de Paris braçoyent quelque entreprise facile à estre descouverle à qui y regarderoit de près ;

Qu’un fameux advocat huguenot du Palais de Paris avoit esté adverti par un président de se retirer pour quelques jours avec sa famille hors de Paris, s’il vouloit conserver sa vie et celle des siens ;

Qu’un Italien engageoit sa teste, au cas que ces nopces