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notice préliminaire

Il m’a semblé qu’une découverte de cette importance ne devait pas rester l’apanage exclusif des savants qui joignent la connaissance du grec à celle des Mathématiques. Après avoir, dans une communication à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, essayé à mon tour de dégager les enseignements qui découlent du nouveau Traité pour l’histoire de la Géométrie antique, j’en ai entrepris une traduction intégrale, que je place aujourd’hui sous les yeux du public français, grâce au libéral accueil du directeur de cette Revue. Cette traduction était presque terminée lorsqu’un géomètre danois bien connu, H. G. Zeuthen, — l’historien des sections coniques dans l’Antiquité, — a fait paraître, dans la Bibliotheca Mathematica de Teubner (27 juin 1907), une traduction allemande du même document, suivie d’un commentaire très intéressant. Quoique cette publication soit plus accessible aux mathématiciens que l’édition grecque originale, je n’ai pas cru devoir pour cela renoncer à mon entreprise. D’abord parce que tous les savants français qui s’intéressent à l’histoire des Mathématiques ne savent pas l’allemand ; ensuite parce que M. Zeuthen s’est contenté de traduire littéralement ce qui subsiste du texte original, tandis que je me suis efforcé d’en combler, au moins pour le sens, toutes les lacunes, grandes ou petites. J’ai profité, à cet effet, des publications mêmes de MM. Heiberg et Zeuthen, et des conseils de quelques amis mathématiciens, parmi lesquels je me plais à citer tout particulièrement M. Roger Prévost, capitaine d’artillerie.

Je laisse à de plus compétents le soin d’apprécier quel accroissement la découverte de M. Heiberg