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RÉSIGNATION.

Hélas ! la pauvre fille n’a jamais eu de chances heureuses ; je crains qu’elle ne vive encore !

Ce simple récit est fini. — Peut-être ne pourra-t-il avoir d’intérêt que pour ceux qui ont connu Ursule ; peut-être le tableau fidèle de cette vie de souffrances n’apportera-t-il qu’un moment d’ennui aux heureux de ce monde Mais lorsque, pour secourir le malheur, quelques pages ignorées, écrites à l’écart, durent se changer en humble offrande, cette triste histoire revint à ma mémoire ; je me suis dit : « Pauvre femme dont la vie fut inutile, dont le dévouement fut sans résultat, que le récit de tes larmes devienne l’obole offerte au malheur ! Morte ou vivante, Ursule ! que ton âme ait un mouvement de joie… Ce que tu as souffert apportera une aumône à ceux qui pleurent aujourd’hui comme tu pleurais autrefois, et toute aumône, quelque humble qu’elle soit, fait un peu de bien sur la terre et ne s’oublie pas dans le ciel.


FIN DE RÉSIGNATION.