On n’entendit plus parler de Maurice d’Erval. Ursule lui avait plu, comme un gracieux tableau dont la mélancolie avait ému son âme ; en s’éloignant, les couleurs du tableau pâlirent, puis s’effacèrent. Il oublia.
Hélas ! que de choses s’oublient dans la vie ! Pourquoi le ciel, qui a permis que, pour bien des cœurs, l’amour s’éteignît par l’habitude de se voir, n’a-t-il pas du moins accordé à ceux qui se séparent la faculté de se pleurer longtemps ? Mon Dieu ! la vie que tu as faite est souvent bien triste !
Un an après ces événements, la mère d’Ursule tomba malade. Son mal n’était pas du genre de ceux pour lesquels il existe des remèdes ; c’était la vie qui s’en allait sans secousse, sans déchirement. Ursule veilla, pria près du lit de sa mère, puis reçut son dernier soupir avec sa dernière bénédiction.
« À ton tour, Marthe ! » dit Ursule, « notre mère est près de toi maintenant, conduis-la vers Dieu !
Puis elle vint s’agenouiller près du vieillard qui