Je sortis par une porte dérobée, et je laissai Ursule, belle de larmes, d’émotion, de bonheur, recevoir seule Maurice d’Erval.
Depuis ce jour, Ursule fut métamorphosée. Elle se releva, se ranima, se rajeunit sous la douce influence du bonheur. Elle retrouva bien plus encore que la beauté qui s’était enfuie ; il y eut en elle je ne sais quel rayonnement intérieur qui donnait à son visage une expression indéfinissable de joie voilée. Son bonheur prenait en elle quelque chose de sa première nature ; il était recueilli, silencieux, calme, exalté avec mystère. Aussi Maurice qui avait aimé une femme assise à l’ombre, pâle et désenchantée de la vie, n’avait rien à changer aux couleurs du tableau qui lui avait plu, quoique Ursule fût heureuse.
Ils passèrent l’un à côté de l’autre de longues soirées dans le petit salon du rez-de-chaussée. Ils se parlaient un peu, se regardaient beaucoup, et rêvaient ensemble
Ursule aimait avec candeur, avec simplicité. Elle