milice, bien souple, et non dépourvue de grâce ; des violettes, ses fleurs favorites, étaient attachées à son corsage.
Il y avait dans la pâleur d’Ursule, dans sa robe noire, dans ses fleurs aux tristes couleurs, dans ce rayon de soleil couchant qui l’éclairait, quelque chose qui s’alliait harmonieusement avec la beauté de la nature ce soir-là, avec la douce rêverie que nous éprouvions.
« Voilà Ursule ! » dis-je à Maurice d’Erval en fixant son attention sur la fenêtre basse de la petite maison. Il la regarda, et continua à marcher, les yeux toujours fixés sur elle. Ce regard déconcerta la pauvre fille, encore timide comme on l’est à quinze ans, et, quand nous arrivâmes près d’elle, les plus belles couleurs animaient son teint. Maurice d’Erval s’arrêta, échangea quelques paroles avec nous, puis s’éloigna. Mais depuis ce jour, il rentra souvent dans la ville par la ruelle d’Ursule ; il en arriva à lui dire bonjour ; enfin, une fois, il entra chez elle avec moi.
Il y a des âmes si désaccoutumées de l’espérance,