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RÉSIGNATION.

sèrent mon esprit : je regardai longtemps Ursule, et puis, absorbée par mes réflexions, sans lui parler, je me levai, je passai mes mains sur les bandeaux de ses cheveux, je leur donnai une forme plus baissée sur ses joues pâles. Je détachai un petit velours noir autour de mon cou, pour le passer au sien, et je pris quelques fleurs pour les mettre à sa ceinture.

— Ursule souriait sans comprendre. Le sourire d’Ursule me faisait toujours mal : il n’y a rien de si triste que le sourire des personnes malheureuses ; elles semblent sourire pour les autres et non pour elles.

Il se passa bien des jours avant que je revisse Maurice d’Erval, bien des jours encore avant que le hasard me ramenât avec lui près de la maison grise. Mais enfin cela arriva. — C’était au retour d’une promenade faite joyeusement par plusieurs personnes ensemble. En entrant dans la ville, chacun se dispersa ; je pris le bras de Maurice d’Erval pour me rendre chez Ursule. — C’était dénué de raison, mais j’éprouvais involontairement une vive émotion ; je ne parlais plus, je formais mille rêves. Il me semblait impossible que le jeune officier ne