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RÉSIGNATION.

« Il n’y avait plus rien à faire ; elle languit encore quelque temps, puis mourut.

« La veille de sa mort, elle me fit asseoir près de son lit, prit une de mes mains dans ses mains tremblantes : « Adieu, ma pauvre Ursule ! » me dit-elle. « Je ne regrette que toi sur la terre. Aie bon courage ; soigne bien notre père et notre mère : ils sont bons, Ursule, ils nous aiment, quoiqu’ils ne le disent pas toujours. Ménage ta santé pour eux ; tu ne peux mourir qu’après eux. Adieu, ma bonne sœur ; ne pleure pas trop ; prie Dieu souvent — et au revoir, Ursule ! »

« Trois jours après, on emportait d’ici Marthe, couchée dans son cercueil, et je restai seule près de mes parents.

« Quand j’appris à ma mère aveugle la mort de ma sœur, elle jeta un grand cri, fit quelques pas au hasard dans la chambre, puis tomba à genoux. Je m’approchai d’elle, la relevai et la ramenai à son fauteuil.