peu d’embarras, je les déposai sur la fenêtre d’Ursule. Ursule rougit, et sourit plus doucement encore que de coutume. Chaque jour, depuis lors, Ursule eut un bouquet ; peu à peu aux fleurs des champs je mêlai quelques plantes de mon jardin ; il y eut des touffes de fleurs sur la fenêtre, des fleurs à la ceinture d’Ursule. Enfin il y eut un printemps, un été pour la petite maison grise.
Il advint que, rentrant dans la ville un soir, une pluie d’orage commença à tomber comme je passais dans l’étroite ruelle. Ursule s’élança vers la porte de sa demeure, l’ouvrit, me prit par la main, me fit entrer ; quand nous fûmes dans le corridor qui précède la chambre où elle se tenait habituellement, la pauvre fille saisit mes deux mains, et avec un regard presque humide de larmes : « Merci ! » me dit-elle. — C’était la première fois que nous nous parlions. — J’entrai.
La chambre où travaillait Ursule voulait être le salon de la maison : des carreaux rouges y glaçaient les pieds, des chaises de paille étaient les seuls sièges de cette chambre, deux vieilles consoles en or-