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LE MANUSCRIT DE MA GRAND’TANTE.

« Tes ciiranls eu démence élèvent une croix !!! »
Ainsi paria le Clu’isl aux Juifs, glacés d’alarmes,
Et, sur les verts rameaux, on vit couler ses larmes.


LE JEUNE FEMME.


Dès mes plus jeunes ans, j’ai pleuré, j’ai soutier t ;
Un ciel pur, à mes yeux, ne s’est jamais offert ;
Dans la saison des fleurs j’ai connu la tempête,
Un vent glacé du nord a fait courber ma tête.
Ceux que j’aimais le plus, je les ai vus mourir !
J’ai vu, malgré mes pleurs, leur tombe s’entr’ouvrir....
Et mon cœur déchiré, dans sa douleur amère,
En accusant le ciel, voulait quitter la terre.
Mais un ange m’a dit : « Pourrais-tu murmurer
Devant le saint rameau qui vit un Dieu pleurer ! »