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éprouver le même sentiment d’admiration. Sur le rivage opposé, on aperçoit une pente plus inclinée, que des ravins ont sillonnée de profondes coupures ; les montagnes naissent, grandissent, et bientôt un pic culminant, l’Oro-héna, s’élève en masse imposante jusqu’à ce que les vapeurs de l’atmosphère le dérobent à la vue. Tout autour, d’étroits vallons, des côtes très inclinées, des plaines d’une étendue limitée, sont uniformément couvertes d’arbres touffus, abandonnés en grande partie à l’action seule de la nature.

En somme, l’aspect de ces rivages offre une variété sublime de beautés naturelles. Une heureuse combinaison de terre et d’eau, de précipices, de plaines, d’arbres projetant leur feuillage épais sur des eaux limpides, de montagnes éloignées dessinant leur profil sur un ciel pur, tout se réunit pour donner au spectateur de délicieuses sensations.

Jusqu’à ce jour, l’hydrographie n’a pu constater l’existence d’aucune eau thermale à Tahiti. En revanche, il s’y trouve quelques sources minérales d’eau froide. Elles sont ferrugineuses et donnent une boue ocreuse, mais sans trace d’acide carbonique. Sous ce rapport, elles diffèrent beaucoup de celles qui se rencontrent aux îles Marquises, et d’une très belle source que nous avons visitée à Papétoaï (île Eïméo), et qui dégage, comme les premières, du carbonate et un gaz. — Les minéraux manquent complètement.

Les plus riches vallées sont celles de Papénoo,