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CHAPITRE PRÉLIMINAIRE.

LITTÉRATURE CELTIQUE, CLASSES LETTRÉES CHEZ LES CELTES.

La littérature néo-celtique offre à l’étude, dans ses dialectes divers, un nombre considérable de matériaux.

Le breton de France n’a pas produit seulement les livres de piété, les recueils de cantiques et de prières, traduits la plupart du latin ou du français, qui, dans les départements du Morbihan, du Finistère et des Côtes-du-Nord, garnissent les rayons des librairies spéciales ; Souvestre, MM.  de la Villemarqué et Luzel nous ont fait connaître ses chants populaires[1] et ses contes. Ses mystères, dont quelques-uns sont publiés et le plus grand nombre inédits, pourraient, à eux seuls, former une bibliothèque, et, après avoir,

  1. M. de La Villemarqué, dominé par des préoccupations littéraires et historiques, a composé un recueil plus agréable à lire que celui de M. Luzel, mais dans lequel la poésie populaire a systématiquement subi tant de retouches. qu’elle est souvent devenue méconnaissable. M. Luzel a reproduit ses originaux tels qu’il les a recueillis, sans se préoccuper de la question de savoir si le lecteur les trouvera sauvages, vulgaires. dépourvus d’intérêt historique ; il n’a au d’autre souci que la recherche de la vérité.