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gues néo-celtiques peut être évalué à trois millions d’âmes[1].

Cela paraît bien peu de chose, quand on met en regard les trois familles linguistiques qui dominent en Europe aujourd’hui : la famille néo-latine, la famille germanique et la famille slave. Il n’entre pas dans mon sujet de donner de ces familles linguistiques une statistique précise ; je me bornerai à dire que chacune d’elles comprend en Europe 90 à 100 millions d’individus, et j’appellerai l’attention sur la situation géographique de ces populations si considérables. Le domaine géographique des langues néo-latines ou romanes comprend la plus grande partie de la péninsule ibérique, de la France, de l’Italie, de la Belgique ; une portion de la Suisse ; divers territoires dans l’empire autrichien et au delà de cet empire, au nord et au sud du bas Danube. Dans le domaine géographique des langues germaniques, nous trouvons : la plus grande partie des îles Britanniques, de l’empire allemand, de la Suède, de la Norwège, le Danemark, la Hollande ; une portion considérable de l’empire d’Autriche, de la Suisse, de la Belgique. Le domaine slave, qui tient une place si importante dans l’empire russe, déborde sur l’empire allemand, sur l’empire d’Autriche, et s’étend fort loin au sud du bas Danube. Tel est en Europe l’état actuel des domaines néo-latin, slave et germanique.

  1. Trois millions et demi, suivant M. Sébillot. Revue celtique, t. IV, p. 277–278.