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sur le postérieur et une figure de Tamahamah sur l’épaule, ce à quoi je consentis avec grand plaisir. J’avais à peine achevé, qu’un des officiers qui veillaient autour des princesses se mit à l’œuvre et piqua mes dessins avec une vitesse extrême, et le lendemain J’eus le bonheur de contempler mon ouvrage sans que rien désormais pût le détruire.

L’amour de Tamahamah pour sa favorite était profond et celle-ci conserve encore sur ses membres les traces de la vive douleur que lui causa la mort de son mari. Elle jura de ne plus se couronner de fleurs, de ne se parer d’aucun bracelet, de ne jamais laisser croître ses cheveux, se coupa une phalange du petit doigt de chaque main, et se fit sauter quatre dents le jour même des funérailles du grand prince.

Dans sa jeunesse, elle devait avoir été d’une remarquable beauté, et l’on s’explique dès lors tout l’amour que lui avait voué Tamahamah.

Auprès d’elle, un petit garçon fort amusant par sa vivacité agitait un grand éventail de plumes de divers oiseaux, tandis qu’une jeune fille absolument nue et fort gentille lui présentait par intervalles, ainsi