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parvenue à son minimum cessera de diminuer pour commencer à croître. Cette inégalité dans le moyen mouvement de notre satellite porte le nom d’inégalité séculaire ; quoique très-petite, elle rend beaucoup plus sensible la diminution de l’excentricité de l’orbite terrestre que celle-ci ne l’est par elle-même. Halley a remarqué le premier cette inégalité ; Dunthorne et Mayer ont confirmé son existence par une discussion approfondie des observations modernes et des éclipses observées par les Chaldéens et par les Arabes. Plusieurs astronomes, qui ne pouvaient l’expliquer, avaient pris le parti commode de la nier. Laplace a montré qu’elle dépendait simplement des lois de l’attraction universelle.

L’action moyenne du Soleil sur la Lune dépend encore de l’inclinaison de l’orbe lunaire à l’écliptique ; on pourrait croire que la position de l’écliptique étant variable, il doit en résulter dans le mouvement de notre satellite des inégalités séculaires semblables à celle qu’y produit la variation de l’excentricité de l’orbite terrestre. Mais Laplace a reconnu par l’analyse, et cela est confirmé par toutes les observations, que l’orbe lunaire est ramené sans cesse par l’action du Soleil, à la même inclinaison sur celui de la Terre ; en sorte que les plus grandes et les plus petites déclinaisons de la Lune sont assujetties, en vertu des variations séculaires de l’obliquité de l’écliptique, aux mêmes changements que les déclinaisons semblables du Soleil. L’excentricité de l’orbite lunaire et son grand axe n’éprouvent pareillement que des altérations insensibles par les changements de l’excentricité de l’orbite terrestre.