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dans lequel avait mis toutes les relations sociales, à la fin du xviiie siècle, l’incroyable et incohérente diversité des mesures qui changeaient pour ainsi dire de village à village, détermina une réforme qui, chaque jour, tend de plus en plus à devenir universelle. Après que plusieurs projets eurent été successivement proposés et repoussés, l’Assemblée constituante adopta enfin, en 1790, sur la proposition de Talleyrand, un décret par lequel l’Académie des Sciences fut chargée de chercher un modèle invariable pour toutes les mesures et pour les poids. En conséquence de ce décret, une commission composée de Borda, Lagrange, Laplace, Monge et Condorcet posa, dans un rapport du 19 mars 1791, les bases du système métrique décimal ainsi qu’il suit : prendre pour unité de longueur usuelle la dix-millionième partie du quart du méridien terrestre, et rapporter la pesanteur de tous les corps à celle de l’eau distillée, en adoptant le système décimal pour relier toute mesure principale de chaque espèce aux mesures plus grandes et plus petites.

Les opérations jugées nécessaires par l’Académie pour que le nouveau système pût entrer dans la pratique, furent sanctionnées immédiatement par l’Assemblée nationale, qui voulut qu’on se mît à l’œuvre sans aucun retard ; elles consistaient 1o à déterminer la différence de latitude entre Dunkerque et Barcelone, et en général à faire sur cette ligne toutes les observations astronomiques qui seraient jugées utiles ; 2o à vérifier les anciennes bases qui avaient servi à la mesure du degré faite à Paris et aux travaux de la carte de France ; 3o à vérifier par de nouvelles observations et à prolonger en Espagne la suite