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CHAPITRE XIV

du système métrique


Les opérations géodésiques entreprises pour trouver la longueur des degrés des divers méridiens et les observations du pendule, faites en différents climats, avaient donné l’idée d’une mesure universelle et invariable, dont l’origine serait prise dans la nature. Picard, qui avait lié entre eux les deux systèmes d’observations, afin qu’on pût en tout temps retrouver la longueur de la toise, proposait la longueur du pendule pour cette mesure universelle, et lui donnait le nom de rayon astronomique. Monton, en 1670, pensait qu’on devait prendre pour unité universelle la minute du degré qu’il appelait mille, et dont les divisions et sous-divisions étaient toutes décimales. Cassini, dans son ouvrage sur la Grandeur et la Figure de la Terre, exprimait à peu près cette même idée en proposant un pied géométrique qui serait la six-millième partie de la minute d’un méridien, ou bien une brasse de deux de ces pieds et qui serait la dix-millionième partie du rayon de notre globe, ou enfin une toise de six de ces mêmes pieds, en sorte que le degré eût été de 60 000 toises.

Quelques auteurs ont prétendu que les anciens avaient eu, comme les modernes, l’idée d’une mesure universelle et prise dans la nature ; mais on n’a donné aucune preuve décisive qu’un tel système de mesures eût été exécuté, ou même réellement conçu. Le véritable chaos