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solide, que l’effet surpasserait 1′ 30″ ; mais malheureusement les observations donnèrent un nombre beaucoup plus petit, car par une moyenne la double déviation ne s’éleva qu’à 15″. Du reste, si, vu la petitesse du quart de cercle dont on se servait et les discordances des mesures partielles, on peut à peine conclure de ce travail que la montagne avait exercé une action sensible sur le fil à plomb, à plus forte raison n’est-il pas permis de compter sur l’évaluation numérique de l’effet.

En 1773, Maskeline a répété les mêmes expériences au pied des monts Shéhalhiens, en Écosse, et de la déviation qu’il constata, il chercha à déduire le rapport de la masse de la Terre à celle de la montagne et par suite la densité de la Terre elle-même prise dans son ensemble ; il trouva un nombre plus faible d’environ une unité que celui qui fut plus tard déterminé par Cavendish à l’aide des expériences que nous avons fait connaître (ch. viii, p. 34). Nous avons déjà vu que la différence entre la longueur calculée et la longueur observée de l’arc d’un degré du méridien correspondant à l’opération géodésique exécutée en Italie par MM. Plana et Carlini, entre Andrate et Mondovi, ne peut s’expliquer que par l’attraction exercée sur le fil à plomb par la chaîne des Alpes (liv. xx, chap. xxiii, p. 337).

Je ne puis pas cependant m’empêcher de faire remarquer que les astronomes font peut-être jouer un trop grand rôle aux attractions locales, et qu’ils ont voulu expliquer par là des discordances que très-souvent il eût été peut-être plus naturel d’attribuer à de simples erreurs d’observation.