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Je n’aurai besoin que de mettre quelques-uns des faits absurdes et honteux enregistrés dans les annales de l’astrologie en présence des résultats magnifiques auxquels est arrivée l’astronomie, pour montrer et les défaillances de l’esprit humain livré à la seule imagination et la puissance de l’intelligence de l’homme qui ne marche qu’appuya sur l’observation rigoureuse.

Stoffler, habile mathématicien, qui eut l’honneur de compter Mélanchthon parmi ses auditeurs à Tubingue, prédit un déluge universel pour l’année 1524. On raconte à cette occasion que les personnes crédules se munissaient de bateaux. Un docteur de Toulouse, nommé Auriol, fit construire un grand navire imitant l’arche de Noé ; mais, comme le remarque Voltaire dans son article sur l’Astrologie de son Dictionnaire philosophique, le mois de février, dans lequel ce déluge devait avoir lieu, fut extraordinairement sec. Le motif sur lequel Stoffler s’était appuyé pour faire sa prédiction, c’était qu’à la date indiquée les planètes Mars, Jupiter et Saturne devaient se trouver en conjonction dans la constellation des Poissons.

Le comte de Boulainvilliers, qui, comme on sait, était fort amateur d’astrologie, et un Italien, nommé Colonne, avaient prédit à Voltaire, suivant ce qu’il raconte lui-même, qu’il mourrait à trente-deux ans. Chacun sait comment cette prédiction se réalisa.

Cardan ayant eu plusieurs insuccès dans ses prédictions astrologiques, finit par annoncer sa mort et se laissa, dit-on, mourir de faim en 1575, à la date calculée, afin que la prédiction se vérifiât.

Catherine de Médicis était vouée à l’astrologie ; elle