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Concevons, maintenant, une ligne menée du centre de la Terre au centre de la Lune, et supposons l’observateur situé au point de rencontre de cette ligne avec la surface lunaire ; cet observateur aura ainsi la Terre à son zénith, il la verra correspondre successivement à des étoiles de plus en plus orientales, mais elle paraîtra à peu près fixe relativement à la ligne qui joint les centres des deux globes, c’est-à-dire relativement à la verticale du lieu que l’observateur occupe.

Ailleurs, le globe éclairé de la Terre sera élevé de 45° au-dessus de l’horizon et restera invariablement dans cette position. D’autres observateurs, convenablement placés sur la surface lunaire, verront la Terre vers la partie orientale de leur horizon près de se lever et ne se levant jamais ; il y en aura, par exemple, qui n’apercevront au-dessus de l’horizon vers le couchant que la partie orientale du disque de notre globe, tandis que la partie occidentale sera couchée, et cette situation d’un astre à demi visible sera permanente pendant des espaces de temps très-considérables.

Les Sélénites ont eu certainement besoin d’une grande pénétration pour découvrir les causes réelles des étranges phénomènes que nous venons de signaler.

La Terre examinée avec une lunette par un Sélénite, lui paraîtra douée d’un mouvement de rotation sur son centre, d’une durée égale à 24 de nos heures ; un tel mouvement amènera successivement en vue les continents et les mers qui composent notre globe. Ces continents et ces mers se distingueront les uns des autres par leur éclat ; les parties les plus brillantes correspondront aux