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la marche de leur pendule, et dont ils ont tiré le plus grand parti dans l’étude des phénomènes célestes. Privé de cette ressource, puisque les étoiles seraient complétement immobiles à ses yeux, un astronome, situé au centre du Soleil, pourrait, j’imagine, régler sa pendule sur le temps que la Lune semblerait employer à faire le tour de la Terre. Du reste, rien de plus simple que l’astronomie pour un observateur ainsi placé.

Les phases de Mercure et de Vénus, ce phénomène si remarquable quand on l’observe de la Terre, n’existeraient ni pour ces deux planètes ni pour les autres. On n’aurait donc aucun moyen de savoir si les planètes sont lumineuses par elles-mêmes.

Les mouvements des planètes à travers les constellations se feraient tous dans le même sens, mais avec des vitesses inégales. Les planètes, dans leur course, se seraient assujetties ni aux stations ni aux rétrogradations qui avaient si fort embarrassé les astronomes de l’antiquité et les observateurs modernes.

L’astronome solaire pourrait bien, avec un micromètre très-exact, déterminer les variations de distance de chaque planète, et trouver jusqu’à un certain point que ces astres ne se meuvent pas dans des cercles, mais il ne posséderait aucun moyen de déterminer les distances absolues, ni même les rapports de ces distances. Ainsi, pour lui, les belles lois de Kepler seraient lettres closes. Quant aux distances relatives, il n’aurait aucune méthode pour les découvrir, seulement il arriverait conjecturalement à supposer que les planètes les plus voisines sont celles qui emploient le moins de temps à revenir aux mêmes con-