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globe. D’ailleurs, des théologiens très-savants, le docteur Chalmers, par exemple, ont prouvé que rien dans les livres saints n’interdit la supposition que les planètes sont habitées.


CHAPITRE II

l’astronomie pour un observateur placé successivement au centre et à la surface du soleil


À ceux qui s’étonneraient de me voir d’abord décrire les phénomènes du firmament pour un observateur situé sur le Soleil, je dirai qu’une telle supposition n’entraîne nullement la conséquence que cet astre peut être habité, surtout par des observateurs de l’espèce humaine ; qu’en cela je ne fais que suivre l’exemple que m’ont donné divers écrivains ecclésiastiques, tels que l’abbé Hervas y Pandum. jésuite, dans son ouvrage en quatre volumes, intitulé Viago estatico al mundo planetario, imprimé à Madrid en 1763. Enfin, pour rassurer les consciences les plus timorées, j’ajouterai que le cardinal de Cusa fit paraître dans le xve siècle un ouvrage dans lequel il cherchait à établir que le Soleil est habité.

Pour un observateur situé au centre du globe solaire, toutes les étoiles sembleraient attachées, comme elles le paraissent à un observateur terrestre, à une sphère solide ; mais dans le cas actuel cette sphère paraîtrait immobile, tandis que sur notre globe elle semble douée d’un mouvement général dirigé de l’orient à l’occident. Ce mouvement très-rapide a fourni aux astronomes de la Terre une unité de temps (le jour sidéral) sur laquelle ils ont réglé