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tembre 1752 ; mais peu de personnes consentaient, même quand tout disait que c’était là une simple apparence, à vieillir subitement de trois mois entiers.

Ce changement dans le commencement de l’année 1752, explique la double date qu’on trouve dans beaucoup d’écrits publiés chez nos voisins, dans les mois de janvier, février et mars. Ces écrits portent, par exemple, 15 février ce qui veut dire 15 février 1751, vieux style, ou ancienne manière de commencer les années au 25 mars, et 1752, nouveau style, ou suivant la méthode prescrite par le Parlement, et adoptée depuis ce temps-là, qui fixe le commencement de l’année au 1er janvier.

La pratique de faire commencer l’année à Pâques rendait les années inégales à ce point, par exemple, qu’on avait deux mois d’avril presque complets dans une seule année. Témoin, l’année 1347 qui avait commencé le 1er avril et ne s’était terminée qu’à la pâque suivante, qui tomba le 20 avril. Cette année 1347 avait donc eu : deux 1er avril, deux jours nommés 2 avril, deux 3 avril… deux 19 et deux 20 avril !

Les Grecs, après avoir adopté le 25 mars pour le commencement de l’année, comme les Anglais, revinrent ensuite à la date du 1er septembre, suivie par les Russes jusqu’au règne de Pierre le Grand. Depuis cette époque, les Russes commencèrent l’année le 13 janvier de notre année.

L’Église répugna longtemps à choisir pour origine de l’année un jour portant le nom d’une divinité païenne : le nom de Janus. Cependant on finit par trouver plus com-