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adoptée et les contrées protestantes ou soumises à la religion grecque. Cette différence distingue l’ancien style du calendrier chrétien du style nouveau. Cette différence de dix jours ne s’augmenta pas en 1600, qui fut une année bissextile à la fois dans le calendrier julien et dans le calendrier grégorien ; mais, suivant les règles énoncées plus haut, elle s’accrut d’un jour en 1700, et d’un autre jour en 1800, ce qui fait un total de 12, différence actuelle entre les dates des Russes qui ont conservé le calendrier julien, et les dates des autres peuples de l’Europe.

La réforme grégorienne, quoi qu’on en ait pu dire, ne fut pas adoptée immédiatement et sans résistance, même dans les pays catholiques. Dans les pays protestants, suivant la remarque d’un érudit : « On aima mieux ne pas être d’accord avec le Soleil, que de l’être avec la cour de Rome. »

Scaliger contribua beaucoup par ses critiques, par ses déclamations plus ou moins fondées, à empêcher les pays non catholiques d’adopter la réforme grégorienne.

À Rome, la réformation commença le 5-15 octobre 1582, selon le décret ;

En France, le 10-20 décembre de la même année 1582 ;

En Allemagne, dans les pays catholiques, en 1584, à la suite des pressantes sollicitations de Rodolphe II ; dans les pays protestants, en 1600, le 19 février-1er  mars.

Le Danemark, la Suède, la Suisse, suivirent l’exemple de l’Allemagne. Quelques villages seulement de l’Helvétie résistèrent, et il fallut, pour les réduire, recourir à des amendes et à la force armée.