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née solaire. Il n’en était rien cependant. La longueur de l’année que suppose la réforme julienne est de 365j,25 ; la longueur véritable de l’année est de 365j,242264. Voyons ce qui devait résulter de cette différence relativement à la position que le Soleil occupe, un jour donné, le 21 mars par exemple.

Si l’équinoxe est arrivé le 21 mars d’une année julienne, il arrivera l’année d’après un peu plus tôt d’une fraction de jour égale à la différence qui existe entre 0j,250000 et 0j,242264. Cette différence, si petite qu’elle soit, s’ajoutant à elle-même à la fin de chaque année, produira à la longue des jours entiers ; la température dont on jouissait à l’origine le 21 mars s’observera donc successivement le 20, le 19, le 18, et ainsi de suite indéfiniment. On voit que l’effet est diamétralement opposé à celui qui résultait de l’emploi de l’année vague égyptienne qui, elle, était plus courte que l’année astronomique. Cette durée plus courte avait successivement transporté, on doit se le rappeler, au 22, au 23, au 24 mars la température du 21.

En conséquence de la différence qui existe entre l’année julienne de 365j,25 et l’année astronomique de 365j,242264, l’équinoxe dans le xve siècle anticipait déjà beaucoup sur la date que le célèbre concile lui avait assignée. Il fallait empêcher cette erreur de s’accroître, car elle aurait fini par rejeter en plein hiver une fête (celle de Pâques), dont la célébration, d’après les décisions ecclésiastiques, devait constamment suivre le 21 mars d’un nombre de jours variable, mais qui, dans les cas extrêmes, ne pouvait dépasser le 25 avril. Réformer le système d’intercalation julien était le seul moyen d’arriver au but.