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Le cycle mahométan de 30 ans ou de 360 lunaisons est donc de  ; rigoureusement il faudrait 16m 49s,2 de plus pour revenir exactement à une nouvelle lunaison ; cette erreur fait avancer les mois tous les 30 ans d’environ un quart d’heure de plus. Pour les 42 cycles qui se sont écoulés depuis l’hégire, l’erreur est de llh 40m environ. Il en résulte que les fêtes et les nouveaux mois ne sont pas toujours célébrés le même jour dans les villes voisines. La confusion s’accroît en outre de ce que la Lune doit avoir été vue par deux hommes dignes de foi pour qu’un mois puisse commencer, ce qui met souvent les solennités à la merci de circonstances accidentelles. Enfin l’année musulmane étant d’environ 11 jours plus courte que l’année tropique, qui seule règle le cours des saisons, il en résulte que le premier jour de l’année, le premier jour du mois de Moharrem, n’a aucune place fixe dans l’ordre des saisons ; qu’il revient plus de onze jours avant que la révolution du Soleil soit achevée, qu’il rétrograde tous les ans ; en d’autres termes, qu’il va graduellement du printemps à l’hiver, de l’hiver à l’automne, de l’automne à l’été et de l’été au printemps ; qu’enfin, dans le court intervalle de trente-quatre ans, il a successivement correspondu à toutes les saisons de l’année.

Pendant que nous comptons 33 ans, les Musulmans en comptent 34. Le Trésor turc s’est ému de cette anomalie, et il a trouvé que l’astronomie ne serait pas en désaccord avec les intérêts de l’État qui jusqu’alors payait les employés 34 fois en 33 ans ; aussi a-t-il accepté pour l’administration le calendrier julien.