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des rapports simples qui permissent de coordonner les deux manières de diviser le temps.

Ajoutons qu’un oracle avait prescrit aux Grecs de célébrer certaines de ces fêtes dans les mêmes jours de l’année et aux mêmes phases de la Lune. Il était difficile de régler à l’avance les jours où cette célébration devait avoir lieu, jusqu’au moment où Méton eut découvert le cycle qui porte son nom, et qu’il fit connaître pendant qu’on célébrait les jeux olympiques en l’an 433 des chronologistes avant notre ère. Méton remarqua que dix-neuf années contenaient 235 lunaisons ; après dix-neuf années, les mêmes phases de la Lune revenaient aux mêmes jours, aux jours de même dénomination ; en sorte qu’après ce laps de temps, les fêtes devaient être célébrées aux mêmes dates. Nous avons déjà dit qu’on rapporte que les Grecs firent éclater un tel enthousiasme à l’annonce de cette découverte, qu’ils décidèrent qu’elle serait inscrite sur les monuments publics en lettres d’or (liv. xxi, chap. vii, t. iii, p. 397). De là le nom de nombres d’or donné aux nombres dont se compose le cycle de Méton.

Du reste, quelques érudits ont douté que cette période ait été employée en Grèce dans la vie civile ; peut-être les écrivains qui se sont laissés aller à ce sujet à une admiration outrée avaient-ils voulu venger le savant astronome des ignobles sarcasmes dirigés contre lui dans une des comédies d’Aristophane.

Calippe ajouta à la précision de la remarque de son compatriote Méton, en prenant soixante-seize années solaires qui forment 940 lunaisons.