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nouveaux mois ; la période devint donc de 355 jours.

Les cinquante et un jours ajoutés ainsi n’étant pas suffisants pour donner aux deux mois nouvellement créés de janvier et de février, une longueur peu différente de celle qu’avaient déjà les anciens mois, on fit subir à quelques-uns de ceux-ci une diminution. Les quatre grands mois, mars, mai, quintilis et octobre, conservèrent leurs 31 jours ; l’emprunt s’effectua sur les six mois caves, sur les six mois de 30 jours, qui, à partir de là, n’en eurent plus que 29 ; 6 jours ajoutés à 51, formèrent un total de 57, qu’on répartit ainsi : 29 à janvier, et 28 à février.

Un mot sur ce qu’il y a d’étrange dans ces arrangements numériques.

Les Grecs comptaient par périodes de 354 jours. En ajoutant 50 jours aux 304 de la période de Romulus, on aurait retrouvé le même chiffre. On en ajouta 51 par superstition ; on voulut que le total ne fût pas un nombre pair, d’après la persuasion que les nombres impairs étaient plus heureux, plus agréables à la divinité. Tel fut aussi le motif de la bizarre répartition des jours entre les divers mois : il y en avait quatre de 31 jours ; sept de 29 ; le mois de février en comptait 28. Ce mois avait un double défaut : il était le plus court ; et, chose autrement grave, il se composait d’un nombre pair de jours.

Voilà, suivant la remarque d’un historien illustre, de Daunou, ce qu’était la sagesse romaine au temps du divin Numa.

Chacun des mois romains était partagé en trois sections inégales, séparées par des jours portant les noms de calendes, de nones et d’ides.