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marquant alors + 23°,7. La température des plantes aurait dû, conséquemment, s’abaisser de 28° centigrades pour qu’il se déposât de la rosée.

Dans les circonstances psychométriques que je viens de rapporter, l’hygromètre à cheveu de Saussure n’aurait marqué que 29°.

Le 28 septembre 1829, à 3 heures après midi, à Ouralsk, chef-lieu des Cosaques du Laïk, l’air étant à + 22°,0, on trouva pour le point de la rosée + 1°,4. La rosée ne se serait donc déposée sur les plantes qu’après un abaissement de température, par voie de rayonnement, de 20°,6 centigrades.

Par l’effet de cette énorme sécheresse, le nombre des jours de pluie va rapidement en diminuant quand on s’avance de l’ouest à l’est : à Moscou, on en compte 205 ; à Kasan, 90 ; à Irkoutsk, 57 seulement.

Si maintenant le lecteur, après avoir examiné les chiffres que je viens de rapporter et qui présentent une certaine régularité, parce qu’ils résultent d’un grand nombre d’observations, veut bien se reporter aux tableaux des pages qui donnent les températures les plus basses et les plus élevées observées à Paris, il reconnaîtra sans peine que, en un même lieu, dans le cours des années, on peut éprouver les effets constatés dans presque tous les climats. Il est donc impossible, quoique les lois des phénomènes généraux de température soient bien établies, d’indiquer à l’avance quel sera le fait particulier correspondant à un moment et à un lieu donnés.